
I- La capture
a) Le fonctionnement des pièges
Lors de la formation du piège, l'urne naît à l'extrémité d'une feuille. Son filament est le prolongement de la nervure centrale de la feuille. Ce piège, de couleur vert (chlorophylle) deviendra mature au bout d'un certain laps de temps (variable selon les espèces). Lorsque le piège est mûr, l'opercule se déchire et se soulève. Plus tard, elle prendra une couleur rougeâtre (carotène) sur le haut du piège au début, puis de plus en plus bas pour enfin mourir et tomber.
Différents stades de croissance du piège de la Népenthès
Le piège est divisé en trois parties : D'abord, la zone attractive, formée du péristome et de l'opercule. Le péristome est situé à l'entrée du piège. L'opercule, sert de « parapluie » au piège afin de protéger les sucs digestifs de l'eau de pluie et donc d'empêcher la dilution des sucs digestifs. La zone attractive à pour but d'attirer les insectes par ses couleurs vives mais aussi par un nectar sucré sécrété pas des glandes nectarifères qui se situent à proximité du péristome et de la face interne de l'opercule. L'insecte est anesthésié et tombe au fond de l'urne et ne parvient plus à en sortir. Chez certaines espèces de Népenthès des poils sur l'opercule facilitent cette capture.
Poils de l'opercule, microscope optique zoom x100
Puis la zone glissante, sous le péristome, empêche tout insecte qui y pénètre d'en sortir grâce à un revêtement cireux en écailles, très glissant ou encore grâce à ses poils intérieurs inclinés vers le bas. Les proies piégées ne pourront plus remonter et elles seront précipitées au fond du piège où elles se noieront.
Poils vus au microscope électronique
Écailles vues
au microscope électronique
Images tirées du documentaire Nature invisible - Plantes conquérantes de Thierry Berrod de 2012.
Et enfin, la zone digestive où des glandes sécrètent des sucs digestifs, riches en enzymes, qui va permettre à la plante de dissoudre sa proie et d'assimiler les nutriments qui en sont issus.
Schéma d'une urne de Népenthès
b) Les différents types de proies
Il existe de nombreuses variétés de plantes carnivores avec différents types de proies selon ses critères.
Nous avons mesuré les pièges de nos deux plantes :
Elles font en moyenne 6 cm de hauteur, et 1 cm de largeur et de longueur. Du fait de ces mesures, les proies de nos plantes
doivent mesurer moins d'un centimètre de long et de large et moins de six centimètres de hauteur. Cependant, la proie doit être immergée dans les sucs, elle doit donc faire moins de quatre centimètres de hauteur. (Voir les graphiques de mesure des pièges à la page suivante)
Voici quelques exemples d'insectes pouvant être pris au piège par nos Népenthès (insectes que nous avons aussi retrouvés à l’intérieur des urnes) :
- guêpes
- petits insectes volants ( carias, mouche à bois,...)
- fourmis - petits cafards
- abeilles
- mouches
Le régime insectivore des Népenthès est constitué à 80% de fourmis. Mais certaines, plus grandes comme la Rajah, piègent régulièrement des oiseaux ou des rongeurs, qui cherchent à se désaltérer avec le liquide enzymatique, mais qui tombent ensuite dans le piège et s'y noient.
Népenthès ayant piégé un rat
Il existe des pièges de Népenthès pouvant mesurer plus de 40 cm et dont la taille globale de la plante est de 1, 20m , donc pouvant capturer des proies bien plus imposantes telle que :
- coléoptères
- diptères
- araignées
- scorpions
- mille-pattes
- escargot
- petites grenouille
- oiseaux rats
La capacité de ces urnes peut atteindre 3 à 4 litres. La plus grosse proie capturée connue à ce jour est un rat dans une urne de Népenthès Rajah. On estime que la durée de vie d'un piège varie entre 1 mois et 1 an selon l'espèce.
Parlons maintenant de la digestion












Vidéo d'une capture de mouche